A cela s’ajoutent les « fake news » ou infox, à travers les messages privés ou publications, et les fausses alertes de pillage ou de cambriolage, créant à la fois la terreur chez la population et la confusion chez les membres des comités de vigilance dans les Fokontany. « Nous peinons à dormir chaque nuit depuis le week-end dernier, avec les rumeurs de cambriolage. Les comités de vigilance restent éveillés pour nous rassurer, mais cela n’écarte pas notre peur », nous confie Michael P., résidant à Ankaditoho-Tsimbazaza. Cette désinformation a semé non seulement la panique mais aussi la vigilance des autorités civiles et militaires.
Les réseaux sociaux comme catalyseurs
Aujourd’hui encore, la situation à Madagascar montre comment les réseaux sociaux deviennent des catalyseurs de désinformation et de mésinformation intenses, nourrissant la rumeur, à en croire le Dr Fabrice Lollia, expert reconnu en sûreté organisationnelle et nouvelles technologies. Par conséquent, le public se retrouve perdu dans une véritable « obésité informationnelle », incapable d’évaluer la véracité des messages, ce qui alimente et accentue une crise désormais politique. Même les influenceurs et les médias n’en sont pas épargnés, en partageant les fausses informations, sans prendre le temps de les vérifier. « La qualité de l’information reste un défi primordial pour notre société plongée dans l’instantanéité, où tout doit être dit et relayé vite ». Ce contexte pousse bien souvent à négliger la vérification des faits au profit d’une information rapide, mais souvent fausse.
Les « fake news », la mésinformation et la désinformation sont des éléments dont il est essentiel de se protéger, notamment en situation de crise comme celle que connaît Madagascar actuellement. Elles s’installent souvent dans un moment de latence communicationnelle, lorsque les institutions tardent à prendre la parole.